Le tétras lyre
En hiver, cet oiseau s’enfonce dans la neige et se creuse une sorte d’igloo pour se protéger du froid ainsi que de ses prédateurs. Il peut y passer jusqu’à 22h par jour, et ne sortira de ce nid que pour s’alimenter. L’espèce se nourrit essentiellement de feuilles, de bourgeons, de graines, de fleurs et de baies, ainsi que d’insectes et d’araignées. L’hiver est donc une saison rude, offrant peu de ressources alimentaires et durant laquelle il est primordial d’économiser un maximum son énergie et d’éviter les déplacements inutiles.
Le dérangement de son habitat est une réelle menace pour lui et représente une des causes de diminution des populations locales.
Les équipes de ASTERS-CEN74 ont entrepris, dès l’hiver 2020, de délimiter une zone de protection de cet oiseau qui niche sous le manteau neigeux. En effet, plusieurs individus ont pu être observés, dans ces contre pentes offrant une neige assez épaisse pour pouvoir y creuser leurs igloos.
Or, cette zone de quiétude est située en contrebas d’itinéraires de ski de randonnée très fréquentés tels que le Col des Chasseurs, le Col de la Cicle ou encore près d'un des itinéraires de descente du Col de la Fenêtre.
Comment les protéger ?
Le 19 décembre 2023, les équipes d’ASTERS-CEN74, le gestionnaire de la réserve naturelle, ainsi qu’une quinzaine de bénévoles (guides, accompagnateurs, membres de l'UCPA et du CAF, membre de l'Office de tourisme des Contamines et habitants du village) se sont donné rendez-vous afin de délimiter la zone à l’aide de cordes et de fanions, afin que les skieurs et randonneurs en raquettes n’aient pas la mauvaise surprise de surprendre un tétras-lyre en plein repos au détour de leurs sorties.
La zone s’étend sur environ 450m² et ne compromet pas les itinéraires de montée ou de descente. Il est facile et important de bien la contourner afin de respecter la tranquilité des espèces sauvages.
Le chamois
Cet ongulé est particulièrement présent en forêts et en pelouses alpines mais également dans les zones escarpées comme les falaises et éboulis entre 800 et 2300 mètres d’altitude. Le chamois connaît une de ses périodes sensibles lors de sa reproduction qui a lieu mi-novembre. Tout dérangement lié à la présence humaine peut avoir un fort impact sur l’espèce. Le rut affaiblit considérablement les mâles à l’entrée de l’hiver. Les femelles quant à elles, passent l’hiver en pleine gestation, ce qui implique une grande consommation d’énergie. Même si le chamois peut facilement se déplacer en hiver, les fortes chutes de neige n’en restent pas moins
synonymes d’une dépense énergétique considérable. Un des atouts du chamois étant sa capacité à faire du dénivelé, sa stratégie face aux prédateurs est donc de fuir dans la pente et de grimper le plus haut et le plus vite possible dans un terrain accidenté. Le stress généré par une perturbation n’est pas à négliger puisque l’animal est affolé et mettra donc un certain temps à se réalimenter alors que les ressources alimentaires sont peu nombreuses en cette saison rude. Fractures, dérochement, avortement pour les femelles sont également des risques accidentels en cas de fuite.
Les ongulés comme le chamois se regroupent quant à eux dans des zones refuge en période hivernale et limitent au maximum leurs dépenses énergétiques afin de maximiser leurs chances de survie. À cet égard, la zone de quiétude de La Rosière joue un rôle important car elle offre un abri pour l’hiver aux ongulés sauvages.
Comment les protéger ? Chaque hiver, les équipes de la réserve naturelle, aidés par de nombreux acteurs locaux et bénévoles se donnent rendez-vous afin de délimiter ces zones à l’aide de cordes et de fanions, de panneaux d’informations, afin que les skieurs et randonneurs en raquettes n’aient pas la mauvaise surprise de surprendre un tétras lyre ou un chamois en plein repos au détour de leurs sorties. Des panneaux d’information pour visualiser les zones et informer sur les bons comportements sont ainsi mis en place aux abords de ces zones de quiétude.
Il est facile et important de bien les contourner afin de respecter la tranquillité des espèces sauvages. Cette action a émergé d’une réflexion partagée au niveau local avec différents partenaires du territoire il y a plusieurs années (Asters-CEN74, commune, SECMH, Compagnie des Guides, ACCA, Office de Tourisme...). Elle est financée grâce au programme européen POIA Birdski ainsi que par le soutien du Conseil Départemental 74, via le CTENS (Contrat de Territoire Espaces Naturels Sensibles).
Pour plus d'informations, n'hésitez pas à contacter les conservateurs de la Réserve Naturelle des Contamines et d'ASTERS-CEN 74 : http://www.cen-haute-savoie.org/
Vous pouvez également visiter cette page et l'Espace Nature au Sommet, situé à côté de l'Office de tourisme, à partir des vacances de Noël. Une animatrice répondra à vos questions.
Merci à tous nos amis skieurs et randonneurs pour leur vigilance et bienveillance à l'égard de ces espèces !