Coline Mattel

Médaillée de bronze aux Jeux Olympiques de Sotchi

« J’ai connu Coline très jeune sur la patinoire où son père l’amenait avec sa sœur Anaïs. Déjà à cette époque, elle courait à toute allure sur la glace, sautait, gesticulait, cabriolait comme un lutin tandis que les autres filles de son âge glissaient en faisant bien attention de ne pas se ratatiner le derrière sur la glace. Elle ne tenait pas en place : elle doit avoir hérité cela de son père et de sa mère qui montaient tous les étés en montagne garder un refuge de ci, de là, ai-je pensé ; il faut bien croire qu’au moins une de leurs filles a tiré de ce côté un garçon manqué comme on disait autrefois.

Plus tard, ça ne m’a donc pas beaucoup surpris quand j’ai appris qu’elle s’adonnait au saut à ski, un sport qui n’était pas tellement pratiqué par les filles du pays jadis mais qui lui réussit bien. C’est aussi un peu à cette occasion qu’on s’est revu pour travailler ses cours qu’elle suivait par correspondance, surtout le latin et le grec, deux matières pas faciles à étudier toute seule. Là, j’ai connu une autre Coline : attentionnée, toujours pleine d’entrain, l’œil vif, la langue aussi d’ailleurs, bonne tête mais pas d’humeur toujours facile quand quelque chose l’agace !

Nous nous sommes encore retrouvés quelquefois avec plaisir, au Printemps ou en Été, au refuge des Conscrits tenu par sa famille : quand il y avait beaucoup de travail, Coline servait parfois le souper ; et quand c’était l’heure de la fin du repas, elle s’entendait bien à faire bouger les touristes un peu lambins qui oubliaient de desservir leurs tables. Là-haut sous la Bérangère, Coline a surtout bien profité de tous les plaisirs de la neige et de toute la beauté de la haute montagne.

Bonne continuation, Coline, dans le saut à skis et dans la vie. »

Hubert Bessat dit Zub