Concert de Quatuor à cordes : "Qui sème l’humour récolte le tempo"

Qui sème l’humour récolte le tempo

• Joseph Haydn, Quatuor Opus 33 n°2 en Mi B La plaisanterie (1781), durée : 17minutes
• Alexandre Borodine, Quatuor à cordes n°2 en ré majeur (1882), durée : 28 minutes
• Dimitri Chostakovitch, Polka Opus 30b en Bis (1931), durée : 3,3 minutes (transcription pour quatuor à cordes extraite de son opéra L'âge d'or opus 22)
• Possible médiation en cours de réflexion


Note de programme :

Piquante, virtuose, grotesque ou amoureuse, la légèreté s'incarne dans une multiplicité de couleurs à travers ces trois pièces. De l'humour esquissé, à la fantaisie arrogante, en passant par l'humeur aérienne du sentiment amoureux, l'auditoire chemine à travers les époques et les styles sous le charme de ces œuvres au climat expressif, d'une étonnante richesse.
Joseph Haydn, considéré comme le père du quatuor, est célèbre pour ses traits d'humour ou plaisanteries musicales. Dans le raffinement de son écriture, on décèle nombre d'espiègleries et de malices, comme dans ce quatuor opus 33 n°2, surnommé La plaisanterie, surprenant par son menuet trio tout en glissades avec le même doigt (doigté stipulé par Haydn), et ce final dont les dernières phrases, sorte de « refrain troué », se disloquent et s'effacent, suivies de reprises et de pauses dont la logique échappe à l'auditoire, le laissant en suspens ne sachant trop à quel moment applaudir...
Il n'a fallu que deux mois à Alexandre Borodine pour composer son célèbre quatuor dédié à sa femme, Yakaterina Sergeievna Borodina, pour célébrer le vingtième anniversaire de leur rencontre. Dans cette partition écrite pendant des vacances d'été, transparaît l'absence de conflits et de contrastes violents au profit d'une inspiration lyrique au thème chaleureux. Pur plaisir de mélodie chantante, pleine de légèreté céleste dans un registre aigu pour le premier et le troisième mouvement, le deuxième mouvement, lui, se tourne vers le folklore entre le scherzo et la valse entraînante, tandis le final surprend par sa rhétorique et sa pétillante vivacité.
On sait la vie difficile et mouvementée du compositeur Dimitri Chostakovitch, tout à tour glorifié et rejeté par le régime soviétique. Si les thèmes liés à l'angoisse et au désespoir sont présents au cœur de son œuvre, il cherche aussi à s'exprimer par l'humour, cette « politesse du désespoir », qui s'adresse directement au cœur et à l'esprit. En témoigne cette Polka, très amusante, pleine de pizzicati espiègles, de puissantes glissades aux sonorités dissonantes, qui laisse l'auditoire ravi, un sourire aux lèvres.

Biographie :

Fondé en 2017, le Quatuor Thalia réunit quatre jeunes instrumentistes formé·e·s dans les conservatoires supérieurs européens (Bâle, Lyon, Strasbourg, Paris). Le quatuor a rapidement eu l'occasion de se produire dans de grandes salles françaises comme la Philharmonie lors des Concerts Prélude à l'Orchestre de Paris ainsi qu'à l'Auditorium de Lyon et à l'Auditorium de Flaine lors du festival Musique à Flaine. En 2018, le quatuor a également joué pour la cérémonie d'hommage national rendu à Simone et Antoine Veil lors de leur entrée au Panthéon.
Suivant les conseils de grands quatuors tels que les quatuors Danel, Ysaÿe, Belcea, Volta et d'artistes tels que Tabea Zimmermann, Eric-Maria Couturier ou Gabriel Richard, le Quatuor Thalia a décidé de poursuivre sa recherche musicale et artistique afin de promouvoir le répertoire du quatuor à cordes avec exigence, profondeur et sincérité. Ainsi, il en aborde les œuvres incontournables en allant de Haydn à Dvořák, de Schubert à Webern, tout en conservant un intérêt particulier pour la création du répertoire contemporain.
Le quatuor a obtenu son Master de musique de chambre, au CNSMD de Lyon auprès de Yovan Markovitch (Quatuor Danel), d'Agnès Sulem (Quatuor Rosamond) et de Fabrice Bihan (Quatuor Debussy) ainsi que son Master de quatuor à cordes à la Musik-Akademie de Bâle auprès de Rainer Schmidt (Quatuor Hagen) et d'Anton Kernjak.
En 2024, le Quatuor Thalia s’est vu décerner le Grand Prix du jury au concours Fanny Mendelssohn International online Competition, ainsi que le Premier Prix dans la catégorie musique de chambre au concours SWISS International MUSIC Competition.

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